Duo de clavecins
Solistes instrumentaux :
- William Christie, clavecin
- Justin Taylor, clavecin
THOMAS TOMKINS (1572-1656)
Fancy for two to play
GILES FARNABY (1560-1640)
For two virginals
GEORGE FRIDERIC HANDEL (1685-1759)
Suite à deux clavecins en do min HWV446
Henry PURCELL (1659-1695)
Ground Z 221
Trumpet tune, called the Cibell
Trumpet Tune Z T698 Ground Z 221
GASPARD LE ROUX (ca. 1660- ca.1707)
Suite en la mineur
FRANCOIS COUPERIN (1668-1733)
Musette de Choisi
Musette de Taverni
GASPARD LE ROUX (ca. 1660- ca.1707)
Suite en fa majeur
FRANCOIS COUPERIN (1668-1733)
Le Ménetou
JEAN-BAPTISTE LULLY (1632-1687)
Le Bourgeois Gentilhomme (extrait))
Marche pour la cérémonie des Turcs
JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764)
Les Sauvages
Durée : 55 min (hors entracte)

Syn-phonie : sonner ensemble. C'est à une conversation polyphonique à deux clavecins que ce concert nous invite, entre William Christie et Justin Taylor qui, tous deux passionnés par ce répertoire, défendent avec ardeur ces œuvres pleines d’inventivité et d’émotion.
Cette conversation trouve ses racines dans la musique française, dont le raffinement de l'écriture pour clavecin n'a pas d'égal. Aux côtés des deux grand maîtres que sont François Couperin et Jean-Philippe Rameau, le héros de ce programme est un certain Gaspard Le Roux. Sa vie, si secrète et mystérieuse, laisse même supposer à certains que son nom ne serait qu'un pseudonyme employé par un autre compositeur... Marin Marais ? D'Anglebert fils ? Delalande ? Quoiqu'il en soit, les pièces de Leroux sont d'une sensibilité et d'une profondeur remarquable, digne des plus belles pages des maîtres de l'époque : il magnifie l'héritage de l'école de clavecin française du XVIIème siècle (Chambonnières, d'Anglebert...) dans un style original et poétique. Dans la préface de son ouvrage publié en 1705, l'auteur incite les interprètes à s'emparer de ce répertoire à deux clavecins : « la plupart de ces pièces font leur effet à deux clavecins, l'un jouant le sujet, l'autre la contrepartie ». Quant à Armand-Louis Couperin, cousin de François Couperin, il nous fait pressentir les prémisses du style classique naissant, dans un véritable feu d'artifice de cordes pincée
William Christie et Justin Taylor, maître et complice, croisent leurs regards et leurs styles dans une conversation sans mots, où chaque pièce devient une réplique, un souvenir, une confidence. De la fantaisie anglaise de Tomkins aux arabesques françaises de Rameau, en passant par Purcell, Le Roux, Couperin ou Handel, ce programme dévoile les jeux d’échos, les contrastes tendres ou facétieux qui naissent de leur entente profonde.
Une conversation musicale sacrée et profane, où se déploie comme autant de fils vibratoires les arcs et les flèches sonores d'un édifice baroque qui ne cesse de se réécrire au présent.