Israël en Égypte

William Christie et Les Arts Florissants retrouvent à Saanen la joie de faire revivre Israël en Égypte, dans sa version intégrale d'origine,  telle qu’elle fut créée à Londres le 4 avril 1739. Un des chefs-d'œuvre les plus saisissants de Handel, où la puissance dramatique rivalise avec l'élévation spirituelle.

Créé en 1739, Israël en Égypte occupe une place singulière dans l’œuvre de Handel. Principalement confié au chœur, cet oratorio s’affranchit du récit individuel pour faire émerger une voix collective, tour à tour révoltée, accablée, triomphante. Conçu comme une fresque chorale d’une rare ampleur, Israël en Égypte témoigne de l’ambition dramatique et spirituelle de Handel à l’orée des années 1740. L’œuvre, structurée en trois parties à partir des Écritures Saintes, présente d’abord la Lamentation des Israélites sur la mort de Joseph, puis l’Exode, et enfin le Chant de Moïse. Une version tripartite rarement jouée, témoignant d’un art de la peinture sonore et du génie de Handel à illustrer les textes sacrés avec force et subtilité : les grenouilles sautent dans les cordes, la grêle tombe en traits pointés, les flots du Nil se referment en un chromatisme suspendu et subtil…

Sous la direction de William Christie, l’œuvre déroule une véritable fresque sonore articulant puissance chorale et architecture musicale avec une intensité rare. Depuis ses premières interprétations en 1998 et sa reprise en 2017 au Royal Albert Hall, William Christie inscrit Israël en Égypte dans la continuité de son exploration des grands oratorios anglais, avec une attention particulière portée à la dramaturgie. À ses côtés, le chœur et l’orchestre des Arts Florissants servent cette langue familière avec une justesse admirable, entre éclat et retenue, tension et légèreté.